La nosophobie

Publié le par Malmo

La Nosophobie, kesako ?

La nosophobie, à moins d'être hélleniste et de savoir que "nosos" signifie en grec "maladie" et "phobos" veut dire "peur", la plupart des personnes devant qui je prononce ce mot étrange me regardent avec un air perplexe.

Et si je vous dis "hypocondrie" ? là normalement ça devrait vous parler plus !

Et bien la nosophobie, c'est la peur irrationnelle qu'éprouve certaines personnes à l'idée de contracter une maladie.
Et une maladie grave s'il vous plait ! histoire d'assombrir  un peu le tableau.

Pour résumer, retenons seulement les deux nuances essentielles qui différencient l'hypocondrie de la nosophobie :
Hypocondrie = peur d'être déjà atteint d'une maladie grave / etat dépressif
Nosophobie = peur de contracter une maladie grave / attitude "normale"

En psychiatrie, on dit que le nosophobe n'a pas le caractère dépressif de l'hypocondriaque, il est plutôt gai, mais se laisse vite envahir par un sentiment anxieux au moindre petit symptôme qui apparait. C'est d'ailleurs, souvent des personnes angoissées à la base qui deviennent nosophobes.

Tout cela pour dire, que je me classe dans cette catégorie de personnes névrosées (car c'est une névrose n'ayons pas peur de le dire !), mais ce qui me rassure, c'est que des névrosés il y en a partout dans la rue, qu'ils le sachent ou non.

Ne riez pas ! c'est arrivé comme ça, du jour au lendemain.
Vous possédez un fond anxieux, alors méfiance, ça peut vous tomber dessus un de ces jours !
Mais non je n'essaie pas de vous stresser, mais non !

L'avantage que j'ai si je puis dire, c'est que je suis tout à fait consciente de mon "problème" et que j'ai décidé de le résoudre. Car non, je n'ai pas envie de passer le reste de ma vie à m'ausculter le trou du c.. pour voir s'il est de diamètre normal !

J'ai donc consulté un psy(chiatre).
ça aussi je le dis, et si je le précise c'est que ce n'est pas le cas de tout le monde de reconnaitre qu'on a un problème et qu'on fréquente le monde très particulier des psychiatres !

Alors en général, le mot "psychiatre" fait peur. Là vous vous dites, "mais elle doit être sacrément allumée pour consulter un "psychiatre" !
Mais non, pas plus atteinte que celle qui ira consulter un psychologue (oui, je vous l'accorde le mot sonne mieux), à la différence que moi, je suis remboursée à chaque visite !!
Je vous épargne un passage, celui ou j'aurais évoqué la différence entre un psychologue et un psychiatre, car au final "on s'en fout bien pas mal" !

Mon psy à moi, dénommé "Tonton" m'a quand même sacrément aidée.

Tiens, ça me fait penser que je me dois quand même de vous expliquer la petite anecdote concernant le mot "Tonton".

Et bien, en grande nosophobe que je suis, le moindre petit bobo nécessite forcément une visite chez le médecin.

Une visite chez le médecin généraliste au départ, puis très vite suivie d'une visite chez un spécialiste dans les jours qui suivent. Ben oui, trop peur que le médecin, trop généraliste à mon goût, ne passe à côté de LA maladie grave, vous comprennez ?
Il me faut donc un deuxième, voire troisième avis pour être sûre que le diagnostic ait été bien posé.

Ma fille Emma est donc une enfant qui a été habituée depuis son plus jeune âge, à fréquenter les blouses blanches, et un jour lors d'une énième visite chez le docteur, en arrivant dans son cabinet, elle dit au médecin : "Bonjour Tonton !".

Comme vous le savez tous, en règle générale, la personne que l'on appelle "tonton" est par définition un membre de la famille proche.
Alors oui, vous ne rêvez pas, ma fille considérait le médecin de famille comme un membre de notre famille proche.
Oui, ça fait un choc !

Ce fut un déclic pour moi.
Je me suis vraiment dit que le médecin devait rester à sa place, il devait redevenir celui chez qui on n'aime pas aller, mais en aucun cas, il ne devait faire partie de ma famille proche, non en aucun cas.

Et partant de cette anecdote, j'ai surnommé mon psy "Tonton" car par contre lui je l'ai vu de manière très assidue pendant presque 2 années consécutives et lui seul a désormais le privilège de faire partie de ma famille proche, temporairement.

Et puis, je dois avouer que dire "je vais chez Tonton", ça fait quand même mieux que de dire "je vais chez mon psy" !

Et hop, retour vers l'accueil !

Publié dans un peu de moi

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